En juin 2022, l’odeur de luxe et de l’opulence s’est introduite dans la salle du Grand Conseil. Impossible de la louper.
Ce jour-là, le parlement prenait connaissance du rapport d’activité 2021 de la Banque Cantonale. Dans ce rapport étaient dévoilés les salaires touchés par les membres du conseil d’administration. Le groupe socialiste et gauche citoyenne a été effaré d’apprendre que le Président du conseil d’administration touchait 353’000 CHF par an pour son mandat.
C’est tout bonnement scandaleux. L’inflation rampante qui impacte les ménages depuis plusieurs mois rend la vie extrêmement compliquée pour une partie de notre population. Pendant ce temps, nous apprenons que pour un poste à 50% – vous avez bien lu: 50% ! – Pierre Alain Grichting touche un salaire plus conséquent qu’un Conseiller d’État. L’épargne des valaisannes et des valaisans remplit les poches d’un conseil d’administration peu scrupuleux.
Cette situation révoltante m’a conduit à déposer un postulat pour demander au Conseil d’État d’agir auprès de la BCVs et des autres entreprises dont l’état est actionnaire afin de réglementer les pratiques et de diminuer ces montants stratosphériques. Combattu par la droite libérale et certains groupes du Haut-Valais, le texte a été qualifié de dangereux, car il créerait une ingérence dans l’entreprise. Elle a bon dos, l’ingérence, alors qu’il s’agit tout simplement d’une indécence vis-à-vis des contribuables du canton.
Malgré les assauts répétés des défenseurs des grosses fortunes, le postulat a recueilli une majorité de soutien. Par 80 voix contre 44 et une abstention, le parlement a pris ses responsabilités et a envoyé le texte au Conseil d’État qui devrait y répondre dans l’année. Dans l’intervalle, les membres du conseil d’administration toucheront encore 80’000 CHF pour un 20% et le président 353’000 CHF pour un 50%, avec la bénédiction d’une minorité du parlement qui semble ne soutenir que l’élite de notre population.