Plus que jamais l’énergie et l’environnement sont sur le devant de la scène. Plus que jamais, ces deux sujets sont intrinsèquement liés. En effet, l’heure est venue de mettre un terme aux énergies fossiles pour le bien de l’environnement et le bien du porte-monnaie. Les prix de l’électricité explosent, suite à l’augmentation drastique du baril du pétrole et du gaz. Ne pouvant rester insensible à ces situations, je m’engage pour un environnement sain et une énergie propre.
Sécurité de l’approvisionnement
Une résolution sociale de la crise climatique
Protection du climat
Une place financière respectueuse du climat
La Suisse fait face à des difficultés énergétiques en raison de sa dépendance aux importations d’énergies fossiles, aggravée par le contexte géopolitique tendu avec la guerre en Ukraine. Le pays doit plus que jamais accélérer sa transition vers les énergies renouvelables pour surmonter cette situation. Maintenant, il faut de toute urgence prendre des mesures efficaces pour préparer l’approvisionnement en énergie à court et moyen terme et assurer la sécurité énergétique [1].
Certes, notre pays dispose de sa propre production électrique et de stocks dans ses barrages, mais la stabilité du réseau à haute tension dépend des accords avec l’Union européenne. La coopération et la solidarité avec l’Union européenne sont essentielles pour assurer les importations d’énergie. Les tentatives de nationalisme ne changent rien à la dépendance de notre pays envers l’Europe. Il faut donc renforcer nos collaborations pour trouver des solutions de manière bilatérale.
L’urgence nous oblige à prendre des mesures immédiatement applicables. En effet, la Suisse doit pouvoir réduire de manière rapide et coordonnée sa consommation d’énergie en cas de pénurie. Ainsi, il faut veiller à remplacer les appareils électriques inefficaces par des modèles plus économes en énergie. Diminuer d’un degré le chauffage dans les bâtiments permet d’un autre côté de réduire drastiquement la consommation de gaz. Il n’est plus à rappeler que le gaz est également cher et qu’une telle mesure fait du bien au porte-monnaie. En plus des ménages, les mesures urgentes doivent aussi être prises au niveau des politiques et des industries. Le Conseil Fédéral se doit de négocier et d’obtenir des accords avec les pays voisins pour sécuriser et garantir l’approvisionnement en gaz.
Pour faire face à la crise énergétique à moyen terme, le pays doit se doter de mesures concrètes et cohérentes pour ne pas se retrouver dépassé. Les panneaux solaires doivent devenir obligatoires sur les toits de plus de 250m2 des bâtiments publics et commerciaux. Puis, il faut étendre cette exigence aux bâtiments existants et aux nouvelles constructions comme le modèle européen le prévoit. Mais l’installation des panneaux solaires ne doit pas se faire au détriment de la nature comme le veulent certains mégas projets de solaire alpin. L’installation dans les alpes peut se faire, mais de manière réfléchie sans défigurer nos paysages qui font la force de notre tourisme.
En plus du solaire, l’hydroélectricité se doit d’être encore améliorée. En effet, une quinzaine de projets ont été identifiés comme pertinents pour augmenter les capacités de stockage de notre pays. Il faut maintenant concrétiser ces projets et leur donner une priorité absolue.
En augmentant les quantités d’électricité, il devient nécessaire de pouvoir stocker ces surplus en été. La Confédération se doit de développer une stratégie pour installer des possibilités de stockage local d’énergie et des possibilités d’utilisation en différé.
Les défis de pénurie d’électricité et de production électrique sont énormes. Seules des personnes correctement formées peuvent proposer des solutions innovantes et ingénieuses pour pallier à ces manques importants. Cet état de fait doit pousser la Confédération à mettre sur un pied un projet ambitieux en termes de formations pour la transition énergétique. Il faut proposer des modules adaptés pour former autant bien les personnes titulaires d’aucune formation de base, celles détentrices d’un CFC que celles au bénéfice d’un diplôme HES ou EPF. En proposant ces formations axées sur la transition énergétique, la Confédération doit assurer un revenu décent pour celles-ci. Ces personnes doivent pouvoir se réorienter vers ce secteur primordial tout en touchant un salaire correct pour subvenir à leurs besoins.
La crise climatique est une vraie menace pour notre avenir et pourtant elle reste insuffisamment combattue. Cet état de fait est notamment dû au système économique qui repose sur une exploitation de la main d’œuvre – l’humain – et d’une exploitation à outrance des ressources naturelles. La maximisation des profits à court terme pour quelques ultra-riches prétérite le reste de la population. Pour endiguer la catastrophe, nous devons dépasser le capitalisme et adopter rapidement une approche éco-socialiste pour assurer un climat sain aux générations futures [2] [3].
Il est impensable de compromettre des acquis sociaux pour résoudre cette autre crise. Une politique d’investissements massive et de taxation des ultras grosses fortunes doit voir le jour. Les risques que nous courrons avec cette crise dépassent tous les autres connus. Il est donc temps d’engager des montants conséquents pour aider toute la population à s’adapter à ce nouveau paradigme. Ainsi, ce n’est pas à la population de payer pour résoudre la crise climatique, mais bien aux plus riches.
Dans une ère où la prise de conscience environnementale est plus forte que jamais, l’économie circulaire se positionne comme une solution prometteuse pour un avenir durable. Cette approche novatrice vise à réduire notre dépendance aux ressources naturelles en favorisant la réutilisation, le recyclage et la régénération des matériaux. Il faut donc rompre avec le modèle traditionnel : « prendre, fabriquer, jeter » et créer un cercle vertueux où les déchets deviennent des ressources.
L’économie circulaire favorise également la création d’emplois locaux et durables. En réduisant notre dépendance aux matières premières, nous renforçons notre sécurité économique et nous diminuons notre vulnérabilité aux fluctuations des marchés internationaux. Des politiques et des incitations appropriées doivent être maintenant mises en place pour encourager tous les acteurs à adopter des pratiques circulaires.
La Suisse doit s’engager activement dans la lutte contre le réchauffement climatique et prendre des mesures concrètes pour protéger notre environnement. Les conséquences du changement climatique sont déjà visibles, avec des phénomènes météorologiques extrêmes, la fonte des glaciers et la perte de la biodiversité. Il est donc impératif que la Suisse assume sa responsabilité et agisse de manière urgente pour préserver notre climat et assurer un avenir durable pour les générations à venir [4].
Notre pays se réchauffe deux fois plus vite en comparaison de nos voisins européens. Pour respecter l’Accord de Paris, la Suisse doit donc devenir neutre sur le plan carbone d’ici à 2050, mais elle est encore loin de fournir la contribution nécessaire à la lutte contre le changement climatique. En effet, environ 60% des bâtiments résidentiels suisses dépendent encore du mazout ou du gaz pour le chauffage, et la part des voitures électriques sur le marché suisse est inférieure à 2%. De plus, elle est en retard dans l’expansion des énergies solaire et éolienne – preuve en est, les offensives solaire et éolienne menée par le parlement depuis quelques mois – et elle détient le triste record d’être le pays d’Europe émettant le plus de CO2 par habitant via le trafic aérien. Elle doit donc se donner les moyens d’honorer ses engagements.
Alors que les scientifiques du monde alertent sur une extinction de masse se déroulant sous nos yeux, la biodiversité suisse souffre également. En effet, elle est en danger avec 36% des espèces animales et végétales menacées. La protection des biotopes est trop souvent négligée, entraînant la perte de précieuses valeurs naturelles. Même les espaces naturels d’importance nationale ne sont pas suffisamment entretenus, ce qui a des conséquences néfastes, notamment la dégradation des hauts-marais et des bas-marais qui engendre des émissions de gaz à effet de serre. Malgré l’existence d’un plan d’action pour la biodiversité et les rapports édifiants de l’Office Fédéral de l’Environnement, la Confédération ne fournit pas les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Nos sols, notre eau et notre air méritent eux-aussi une protection renforcée. Ils fondent à eux trois la base indispensable à notre prospérité économique et ne doivent donc plus être dégradés sans considération. Ainsi, il faut une prise de conscience rapide pour sauver ce qui peut encore l’être et préserver nos multiples écosystèmes.
Il est désormais urgent de suivre une stratégie climato-compatible pour la place financière suisse. Ce genre de stratégie remet évidemment en question l’approche du laisser-faire économique prôné par le camp bourgeois. Les grandes réserves de carbone doivent absolument rester sous terre pour lutter contre le réchauffement climatique. Des décisions politiques fortes sont donc nécessaires pour orienter les marchés financiers vers des investissements plus durables. Une stratégie climato-compatible renforcera à coup sûr la place financière suisse, notamment envers les investisseurs étrangers qui verront en Suisse une place économique plus éthique. Il est donc essentiel d’anticiper les conséquences pour éviter les erreurs du passé en développant des stratégies de financement durable, comme d’autres pays le font. La BNS doit maintenant mettre, elle aussi, le pied à l’étrier [5].
Pour rendre la place financière suisse plus verte, il est impératif de réévaluer les objectifs de la gestion de fortune. En effet, actuellement, les objectifs de sécurité, de rentabilité et de liquidité sont les principaux critères pris en compte dans la gestion des investissements. Or, la dimension climatique manque dans ces objectifs de gestion de fortune. Il faut rectifier cette situation en intégrant la comptabilité climatique comme objectif. Dans cette optique, il est essentiel de promouvoir une totale transparence dans les investissements financiers. Les caisses de pension, les compagnies d’assurance, les banques, les gestionnaires de fortune et les bourses doivent être tenus de rendre compte de manière régulière de l’impact climatique de leurs investissements. Cette transparence permettrait de mieux évaluer les risques climatiques liés aux activités financières et de favoriser des choix d’investissement plus durables et respectueux de l’environnement.
Pour se diriger vers une place financière climatiquement responsable, il est obligatoire de fixer des objectifs de réduction des investissements fossiles pour tous les investisseurs. Le Conseil Fédéral doit imposer des valeurs de référence et des objectifs de réduction à tous les acteurs du marché financier. Ce genre de mesures s’appliquerait directement aux caisses de pension publiques nationales et cantonales, aux fonds de compensation ainsi qu’aux autres organismes de sécurité sociale.
De plus, il faut mettre un accent important sur le rôle de la Banque nationale suisse (BNS) dans cet objectif de place financière propre. En effet, un soutien public de l’Accord de Paris sur le climat par la BNS enverrait d’abord un premier signal important. Mais elle doit aussi activement contribuer à cette transition en évaluant les risques climatiques associés à ses investissements. Des suites de ces évaluations, elle doit s’atteler à exclure tout financement lié aux développements de gisements de pétrole, de gaz ou de charbon. Seule une position claire et engagée de la BNS profitera à l’ensemble de la place économique helvétique.
Il faut mettre en place une taxe sur les gains en capital provenant d’activités néfastes pour le climat. Cette taxe serait introduite sur la place financière suisse et les revenus générés serviraient à financer la lutte contre le changement climatique à l’échelle internationale. Une telle mesure permettrait de rendre les coûts du réchauffement climatique plus visibles sur les marchés financiers et d’encourager les investissements vers des alternatives respectueuses de l’environnement. En outre, l’engagement international de la Suisse pour lutter contre les investissements préjudiciables au climat est d’une importance capitale. En effet, notre pays doit cesser d’accorder des garanties contre les risques à l’exportation et des fonds pour des projets favorisant l’extraction de combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. Au lieu de cela, nous devrions promouvoir une politique d’investissement respectueuse du climat au sein d’organisations internationales telles que l’OCDE, l’ONU et la Banque mondiale.
[1] Sécurité de l’approvisionnement (juin 2022)
[2] Lutter contre la crise climatique de manière cohérente et socialement équitable (2022)
[3] SYSTEM CHANGE NOT CLIMATE CHANGE – Ce que la Suisse doit faire contre le catastrophe climatique : la prospérité collective au lieu du profit privé (juin 2019)
[4] Protection du climat : maintenant plus que jamais ! (juin 2022)
[5] Transports et place financière, les omissions coupables de la politique climatique suisse – AGIR POUR DÉPASSER LES ILLUSIONS (juin 2022)
Plus que jamais l’énergie et l’environnement sont sur le devant de la scène. Plus que jamais, ces deux sujets sont intrinsèquement liés. En effet, l’heure est venue de mettre un terme aux énergies fossiles pour le bien de l’environnement et le bien du porte-monnaie. Les prix de l’électricité explosent, suite à l’augmentation drastique du baril du pétrole et du gaz. Ne pouvant rester insensible à ces situations, je m’engage pour un environnement sain et une énergie propre.
La Suisse fait face à des difficultés énergétiques en raison de sa dépendance aux importations d’énergies fossiles, aggravée par le contexte géopolitique tendu avec la guerre en Ukraine. Le pays doit plus que jamais accélérer sa transition vers les énergies renouvelables pour surmonter cette situation. Maintenant, il faut de toute urgence prendre des mesures efficaces pour préparer l’approvisionnement en énergie à court et moyen terme et assurer la sécurité énergétique [1].
Certes, notre pays dispose de sa propre production électrique et de stocks dans ses barrages, mais la stabilité du réseau à haute tension dépend des accords avec l’Union européenne. La coopération et la solidarité avec l’Union européenne sont essentielles pour assurer les importations d’énergie. Les tentatives de nationalisme ne changent rien à la dépendance de notre pays envers l’Europe. Il faut donc renforcer nos collaborations pour trouver des solutions de manière bilatérale.
L’urgence nous oblige à prendre des mesures immédiatement applicables. En effet, la Suisse doit pouvoir réduire de manière rapide et coordonnée sa consommation d’énergie en cas de pénurie. Ainsi, il faut veiller à remplacer les appareils électriques inefficaces par des modèles plus économes en énergie. Diminuer d’un degré le chauffage dans les bâtiments permet d’un autre côté de réduire drastiquement la consommation de gaz. Il n’est plus à rappeler que le gaz est également cher et qu’une telle mesure fait du bien au porte-monnaie. En plus des ménages, les mesures urgentes doivent aussi être prises au niveau des politiques et des industries. Le Conseil Fédéral se doit de négocier et d’obtenir des accords avec les pays voisins pour sécuriser et garantir l’approvisionnement en gaz.
Pour faire face à la crise énergétique à moyen terme, le pays doit se doter de mesures concrètes et cohérentes pour ne pas se retrouver dépassé. Les panneaux solaires doivent devenir obligatoires sur les toits de plus de 250m2 des bâtiments publics et commerciaux. Puis, il faut étendre cette exigence aux bâtiments existants et aux nouvelles constructions comme le modèle européen le prévoit. Mais l’installation des panneaux solaires ne doit pas se faire au détriment de la nature comme le veulent certains mégas projets de solaire alpin. L’installation dans les alpes peut se faire, mais de manière réfléchie sans défigurer nos paysages qui font la force de notre tourisme.
En plus du solaire, l’hydroélectricité se doit d’être encore améliorée. En effet, une quinzaine de projets ont été identifiés comme pertinents pour augmenter les capacités de stockage de notre pays. Il faut maintenant concrétiser ces projets et leur donner une priorité absolue.
En augmentant les quantités d’électricité, il devient nécessaire de pouvoir stocker ces surplus en été. La Confédération se doit de développer une stratégie pour installer des possibilités de stockage local d’énergie et des possibilités d’utilisation en différé.
Les défis de pénurie d’électricité et de production électrique sont énormes. Seules des personnes correctement formées peuvent proposer des solutions innovantes et ingénieuses pour pallier à ces manques importants. Cet état de fait doit pousser la Confédération à mettre sur un pied un projet ambitieux en termes de formations pour la transition énergétique. Il faut proposer des modules adaptés pour former autant bien les personnes titulaires d’aucune formation de base, celles détentrices d’un CFC que celles au bénéfice d’un diplôme HES ou EPF. En proposant ces formations axées sur la transition énergétique, la Confédération doit assurer un revenu décent pour celles-ci. Ces personnes doivent pouvoir se réorienter vers ce secteur primordial tout en touchant un salaire correct pour subvenir à leurs besoins.
En augmentant les quantités d’électricité, il devient nécessaire de pouvoir stocker ces surplus en été. La Confédération se doit de développer une stratégie pour installer des possibilités de stockage local d’énergie et des possibilités d’utilisation en différé.
La crise climatique est une vraie menace pour notre avenir et pourtant elle reste insuffisamment combattue. Cet état de fait est notamment dû au système économique qui repose sur une exploitation de la main d’œuvre – l’humain – et d’une exploitation à outrance des ressources naturelles. La maximisation des profits à court terme pour quelques ultra-riches prétérite le reste de la population. Pour endiguer la catastrophe, nous devons dépasser le capitalisme et adopter rapidement une approche éco-socialiste pour assurer un climat sain aux générations futures [2] [3].
Il est impensable de compromettre des acquis sociaux pour résoudre cette autre crise. Une politique d’investissements massive et de taxation des ultras grosses fortunes doit voir le jour. Les risques que nous courrons avec cette crise dépassent tous les autres connus. Il est donc temps d’engager des montants conséquents pour aider toute la population à s’adapter à ce nouveau paradigme. Ainsi, ce n’est pas à la population de payer pour résoudre la crise climatique, mais bien aux plus riches.
Dans une ère où la prise de conscience environnementale est plus forte que jamais, l’économie circulaire se positionne comme une solution prometteuse pour un avenir durable. Cette approche novatrice vise à réduire notre dépendance aux ressources naturelles en favorisant la réutilisation, le recyclage et la régénération des matériaux. Il faut donc rompre avec le modèle traditionnel : « prendre, fabriquer, jeter » et créer un cercle vertueux où les déchets deviennent des ressources.
L’économie circulaire favorise également la création d’emplois locaux et durables. En réduisant notre dépendance aux matières premières, nous renforçons notre sécurité économique et nous diminuons notre vulnérabilité aux fluctuations des marchés internationaux. Des politiques et des incitations appropriées doivent être maintenant mises en place pour encourager tous les acteurs à adopter des pratiques circulaires.
La Suisse doit s’engager activement dans la lutte contre le réchauffement climatique et prendre des mesures concrètes pour protéger notre environnement. Les conséquences du changement climatique sont déjà visibles, avec des phénomènes météorologiques extrêmes, la fonte des glaciers et la perte de la biodiversité. Il est donc impératif que la Suisse assume sa responsabilité et agisse de manière urgente pour préserver notre climat et assurer un avenir durable pour les générations à venir [4].
Notre pays se réchauffe deux fois plus vite en comparaison de nos voisins européens. Pour respecter l’Accord de Paris, la Suisse doit donc devenir neutre sur le plan carbone d’ici à 2050, mais elle est encore loin de fournir la contribution nécessaire à la lutte contre le changement climatique. En effet, environ 60% des bâtiments résidentiels suisses dépendent encore du mazout ou du gaz pour le chauffage, et la part des voitures électriques sur le marché suisse est inférieure à 2%. De plus, elle est en retard dans l’expansion des énergies solaire et éolienne – preuve en est, les offensives solaire et éolienne menée par le parlement depuis quelques mois – et elle détient le triste record d’être le pays d’Europe émettant le plus de CO2 par habitant via le trafic aérien. Elle doit donc se donner les moyens d’honorer ses engagements.
Alors que les scientifiques du monde alertent sur une extinction de masse se déroulant sous nos yeux, la biodiversité suisse souffre également. En effet, elle est en danger avec 36% des espèces animales et végétales menacées. La protection des biotopes est trop souvent négligée, entraînant la perte de précieuses valeurs naturelles. Même les espaces naturels d’importance nationale ne sont pas suffisamment entretenus, ce qui a des conséquences néfastes, notamment la dégradation des hauts-marais et des bas-marais qui engendre des émissions de gaz à effet de serre. Malgré l’existence d’un plan d’action pour la biodiversité et les rapports édifiants de l’Office Fédéral de l’Environnement, la Confédération ne fournit pas les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Nos sols, notre eau et notre air méritent eux-aussi une protection renforcée. Ils fondent à eux trois la base indispensable à notre prospérité économique et ne doivent donc plus être dégradés sans considération. Ainsi, il faut une prise de conscience rapide pour sauver ce qui peut encore l’être et préserver nos multiples écosystèmes.
Il est désormais urgent de suivre une stratégie climato-compatible pour la place financière suisse. Ce genre de stratégie remet évidemment en question l’approche du laisser-faire économique prôné par le camp bourgeois. Les grandes réserves de carbone doivent absolument rester sous terre pour lutter contre le réchauffement climatique. Des décisions politiques fortes sont donc nécessaires pour orienter les marchés financiers vers des investissements plus durables. Une stratégie climato-compatible renforcera à coup sûr la place financière suisse, notamment envers les investisseurs étrangers qui verront en Suisse une place économique plus éthique. Il est donc essentiel d’anticiper les conséquences pour éviter les erreurs du passé en développant des stratégies de financement durable, comme d’autres pays le font. La BNS doit maintenant mettre, elle aussi, le pied à l’étrier [5].
Pour rendre la place financière suisse plus verte, il est impératif de réévaluer les objectifs de la gestion de fortune. En effet, actuellement, les objectifs de sécurité, de rentabilité et de liquidité sont les principaux critères pris en compte dans la gestion des investissements. Or, la dimension climatique manque dans ces objectifs de gestion de fortune. Il faut rectifier cette situation en intégrant la comptabilité climatique comme objectif. Dans cette optique, il est essentiel de promouvoir une totale transparence dans les investissements financiers. Les caisses de pension, les compagnies d’assurance, les banques, les gestionnaires de fortune et les bourses doivent être tenus de rendre compte de manière régulière de l’impact climatique de leurs investissements. Cette transparence permettrait de mieux évaluer les risques climatiques liés aux activités financières et de favoriser des choix d’investissement plus durables et respectueux de l’environnement.
Pour se diriger vers une place financière climatiquement responsable, il est obligatoire de fixer des objectifs de réduction des investissements fossiles pour tous les investisseurs. Le Conseil Fédéral doit imposer des valeurs de référence et des objectifs de réduction à tous les acteurs du marché financier. Ce genre de mesures s’appliquerait directement aux caisses de pension publiques nationales et cantonales, aux fonds de compensation ainsi qu’aux autres organismes de sécurité sociale.
De plus, il faut mettre un accent important sur le rôle de la Banque nationale suisse (BNS) dans cet objectif de place financière propre. En effet, un soutien public de l’Accord de Paris sur le climat par la BNS enverrait d’abord un premier signal important. Mais elle doit aussi activement contribuer à cette transition en évaluant les risques climatiques associés à ses investissements. Des suites de ces évaluations, elle doit s’atteler à exclure tout financement lié aux développements de gisements de pétrole, de gaz ou de charbon. Seule une position claire et engagée de la BNS profitera à l’ensemble de la place économique helvétique.
Il faut mettre en place une taxe sur les gains en capital provenant d’activités néfastes pour le climat. Cette taxe serait introduite sur la place financière suisse et les revenus générés serviraient à financer la lutte contre le changement climatique à l’échelle internationale. Une telle mesure permettrait de rendre les coûts du réchauffement climatique plus visibles sur les marchés financiers et d’encourager les investissements vers des alternatives respectueuses de l’environnement. En outre, l’engagement international de la Suisse pour lutter contre les investissements préjudiciables au climat est d’une importance capitale. En effet, notre pays doit cesser d’accorder des garanties contre les risques à l’exportation et des fonds pour des projets favorisant l’extraction de combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. Au lieu de cela, nous devrions promouvoir une politique d’investissement respectueuse du climat au sein d’organisations internationales telles que l’OCDE, l’ONU et la Banque mondiale.
[1] Sécurité de l’approvisionnement (juin 2022)
[2] Lutter contre la crise climatique de manière cohérente et socialement équitable (2022)
[3] SYSTEM CHANGE NOT CLIMATE CHANGE – Ce que la Suisse doit faire contre le catastrophe climatique : la prospérité collective au lieu du profit privé (juin 2019)
[4] Protection du climat : maintenant plus que jamais ! (juin 2022)
[5] Transports et place financière, les omissions coupables de la politique climatique suisse – AGIR POUR DÉPASSER LES ILLUSIONS (juin 2022)